Une rencontre organisée les 28 et 29 octobre 2020 avait abouti à la mise sur pied d’une plateforme de dialogue et de coopération entre les forces de défense et de sécurité (FDS) et les organisations de la société civile (OSC) dans la région de l’Extrême Nord.
Le Réseau Foi et Libération initiateur de cette Plateforme a convié ce 08 décembre 2020, les membres de ladite plateforme au rang desquels l’association GREDEVEL, à un important atelier de réflexion et de mise au point sur la situation sécuritaire dans notre région. Cet exercice avait pour but de procéder à un partage d’expérience entre les différents corps des forces de défense et de sécurité d’une part et les organisations de la société civile d’autre part, afin de poser les bases d’une réflexion approfondie et dégager des pistes d’action pour endiguer la crise sécuritaire.
Les travaux de cet atelier se sont déroulés dans la salle de réunion du Comité Diocésain de Développement du Diocèse de Maroua-Mokolo. Ils étaient placés sous la présidence de Mgr Bruno ATEBA, évêque dudit Diocèse, qui n’a pas manqué au cours de son allocution inaugurale de rappeler la nécessité de renforcer les collaborations pour préserver la paix et la lutte contre l’extrémisme violent, afin de garantir le relèvement socioéconomique de la région.
Outre l’évêque du Diocèse, cet atelier a connu la participation des acteurs suivants :
- Un représentant des forces armées,
- Un représentant de la délégation régionale à la sûreté nationale,
- Deux représentants de l’administration pénitentiaire,
- Le Coordonnateur du centre régional de désarmement, démobilisation et de réintégration (CNDDR) des ex combattants de Boko Haram,
- Un représentant de l’administration des forêts,
- Deux représentants du PNUD,
- Deux représentants de l’UNFPA,
- Les représentants des ONG et OSC de la Région.
Une vue des participants à l’atelier
Les principaux enseignements qui découlent des différentes interventions et échanges au cours des travaux sont les suivants :
- On constate une relative accalmie dans les localités frontalières avec le Nigéria. Cela n’occulte pas la capacité de nuisance de Boko Haram qui continue à poser des actes de barbarie et de terreur.
- Un accent particulier doit être mis sur le renforcement de la sensibilisation par les OSC des populations au sein des communautés affectées par la crise avec Boko Haram, sur la nécessité et l’importance de la collaboration avec les FDS pour une meilleure efficacité de la lutte contre la nébuleuse Boko Haram.
- En ce qui concerne spécifiquement la mission du CNDDR, l’un des défis majeurs est la préparation des communautés à accueillir le retour des ex combattants à l’issue de leur resocialisation au centre. Les OSC sont invitées à initier ce travail de préparation des communautés afin de les préparer à accueillir ces ex combattants sans représailles.
- S’agissant de l’administration pénitentiaire, on déplore le manque politiques publiques et une insuffisance d’actions de la société civile pour l’accompagnement et la prise en charge des ex détenus à leur sortie de prison. Cela se traduit par la récurrence des cas de retour en prison des ex détenus. Tout comme pour les ex combattants pris en charge au centre CNDRR, il faut envisager des actions pour préparer le retour en communauté des ex combattants de Boko Haram détenus en milieu carcéral.
A l’issue des travaux, les membres de la plateforme FDS/OSC se sont donnés rendez-vous en janvier 2021, pour une rencontre de plus grande envergure dans l’optique de baliser l’opérationnalisation du plan d’action de la plateforme dont la finalité est de contribuer à la lutte contre l’insécurité dans notre Région.