Faut-il embrasser les ex-combattants de Boko Haram comme dans la parabole du retour de l’enfant prodige ? Ou faut-il s’en méfier ? Les villages qui accueillent des ex-combattants de la secte de Boko Haram revenus des zones de théâtres sont dans l’embarras. Car pour eux, il s’agit désormais de cohabiter avec les bourreaux d’hier qui jurent la main sur le cœur qu’ils ont été enrôlés de force.
Les actes terroristes perpétrés par ces ex-combattants sont souvent perçus comme une déclaration de guerre à la liberté religieuse et à la sécurité des personnes et des biens. S’il faut pour l’Etat d’œuvrer pour garantir la sécurité des citoyens camerounais et des étrangers résidant au Cameroun, il doit également s’attaquer aux causes du mal, en se dotant d’une vraie politique sociale susceptible de stabiliser l’environnement quotidien des populations de la Région de l’Extrême-Nord.
Il y aura un avant et un après des attentats des éléments de Boko Haram dans la Région. Si aujourd’hui, la paix revient timidement, nous devons relever quand même que des incursions sporadiques des adeptes de la secte islamiste Boko Haram perdurent, notamment dans certains villages frontaliers au Nigéria et au Lac Tchad.
Régler un conflit ne signifie pas inéluctablement que l’on aboutira à la paix.
L’ORPT rend visite au lamido de Bogo, un homme de paix
Réconcilier des protagonistes ne débouche pas nécessairement sur un rapprochement des entités en conflit. Pour se faire, il faut une possibilité de réconciliation à travers ce qui relie les Hommes entre eux. La paix, c’est créer des liens, c’est apprivoiser tous les « renards » par l’instauration des valeurs sans lesquelles il n’ait de paix possible, même en l’absence de tout conflit manifeste.
A l’ORPT, nous redoublons d’efforts pour diminuer ces risques et contribuons à la conservation des acquis du développement. Car réussir ne signifie pas seulement prévenir les conflits dans le sens traditionnel du terme. Ensemble, nous devons continuer à développer des systèmes de médiation, mais nous devons aussi trouver des solutions pour combattre la pauvreté et renforcer l’inclusion sociale.
Nous devons aider le Gouvernement de la République à réagir plus efficacement devant les inégalités, les causes de violence et la radicalisation des mœurs. Le Gouvernement devra aussi mettre un accent particulier sur l’école pour inculquer aux enfants, l’amour du prochain, le courage, la tolérance et le sens du patriotisme. Pourquoi cette proposition de l’école ?
Maîtresses des écoles coraniques de Bogo
L’école, parce qu’elle est un des lieux privilégiés de formation des futurs citoyens, le vecteur des nouvelles valeurs, mais surtout parce qu’elle n’est pas non plus épargnée par la vague de violence qui sévit dans la Région. L’école doit éduquer à la paix.